L’agriculture bio : qu’est-ce que c’est ?

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Avec le développement des techniques de l’agriculture conventionnelle, les humains ne se soucient plus du respect de l’équilibre naturel, car ils sont motivés par la production de masse. Mais il existe bien d’autres moyens de production agricoles qui réduisent l’impact de la production sur l’environnement. Découvrez à présent l’agriculture bio.

Sommaire

Qu’est-ce que l’agriculture bio ?

Image result for agriculture bioJusqu’au milieu de XXe siècle, le monde entier était encore exclusivement réduit à l’utilisation des produits chimiques dans les productions agricoles. L’utilisation de ces méthodes agricoles entraînait des conséquences néfastes sur la nature. Il fallait donc trouver un moyen de pallier ces difficultés. C’est ainsi qu’à la suite des réflexions scientifiques, l’agriculture bio a vu le jour dans la seconde moitié du XXe siècle. L’agriculture bio est en effet un moyen de production qui évite l’utilisation des produits chimiques et des intrants autrefois utilisée dans l’agriculture industrielle et intensive. La gestion du sol, la régularisation des cultures et la protection des productions devront être désormais assurées par d’autres moyens. L’agriculture bio fait donc recours à la biodiversité, à des cycles adaptés aux conditions locales ainsi qu’à des processus écologiques pour y arriver.

Par ailleurs, elle vise l’application de normes élevées en matière de bien-être et une production respectant les procédés naturels. L’agriculture bio s’efforce de limiter au maximum l’impact de la production sur l’environnement en cultivant la terre de manière très naturelle.

Méthodes de l’agriculture bio

Le but que vise l’agriculture bio l’oblige à se donner un certain nombre de contraintes qu’elle s’efforce de respecter. Pour y parvenir, elle s’est fixé des méthodes propres à elle.

La gestion des sols

L’agriculture bio exclut l’utilisation des intrants agricoles et des fertilisants chimiques. Pour rendre les sols fertiles et accroître la production, elle se base sur la décomposition naturelle de la matière organique. Ainsi, elle utilise des techniques comme l’engrais vert et le compostage pour remplacer les nutriments puisés du sol par les cultures précédentes. En effet, tout au long de la saison de croissance, les plantes ont besoin d’azote, de potassium, de phosphore et de micronutriments pour croître. Mais obtenir toutes ces substances au bon moment et lorsque les plantes en ont le plus besoin est un défi majeur pour les agriculteurs biologiques. Ils trouvent alors des solutions plus convaincantes. En plus de l’engrais vert, ils font recours à la rotation de cultures, l’application du compost et le travail réduit du sol. En réduisant le travail du sol, ce dernier est moins remué et n’est plus trop exposé à l’air. Il perd ainsi moins de carbone dans l’atmosphère. Cette séquestration du carbone est un avantage particulier qui permet de réduire l’effet de serre et aide à inverser les changements climatiques. Ce sont là des procédés biologiques qui reposent sur des micro-organismes comme les mycorhizes et accélèrent la production naturelle de nutriments dans le sol.

Par ailleurs, les agriculteurs biologiques utilisent également le fumier animal, certains engrais transformés comme la farine de graines et plusieurs autres poudres minérales telles que le phosphate de roche et le sable vert (forme naturelle de potasse qui fournit du potassium). Les fermes qui ont des bétails peuvent procéder à une exploitation mixte. L’exploitation mixte des bétails permet aux terres d’accumuler de la fertilité par la croissance des graminées fourragères. Quant aux fermes sans bétails, il leur est plus difficile de maintenir la fertilité du sol. Ils s’appuient donc davantage sur les intrants internes comme les nutriments produits hors de l’exploitation ainsi que les légumineuses à grains pour assurer la fertilité du sol.

La diversification de la production

La diversification des cultures est un trait distinctif de l’agriculture bio. Cette diversification implique une variation des productions (on parle de polyculture). En effet, l’agriculture conventionnelle se base sur la production intensive d’une culture en un seul endroit. C’est la monoculture. Cette pratique facilite les récoltes, mais aussi la prolifération des insectes ravageurs contre lesquels les méthodes biologiques ne peuvent pas lutter efficacement. Il est alors important de trouver des mécanismes naturels pour lutter contre ses insectes qui détruisent les cultures. C’est dans cet ordre d’idée que s’inscrit l’agriculture bio. Si elle s’est donnée pour contrainte de ne pas utiliser les insecticides, elle doit alors trouver un moyen de lutte contre les insectes nuisibles aux cultures. C’est à la polyculture qu’elle recourt pour y parvenir. Planter une gamme variée de cultures maraîchères dans un même espace permet de contrôler un large éventail d’insectes bénéfiques. En outre, la diversité des cultures protège les espèces en voie de disparition. Cette méthode prend aussi en charge l’exploitation de micro-organismes du sol et bien d’autres facteurs qui favorisent une production saine.

Le contrôle des mauvaises herbes

Les mauvaises herbes n’ont jamais été favorables à une culture. Comment l’agriculture bio qui n’utilise pas les moyens chimiques et industriels peut-elle lutter contre ces plantes agaçantes ? Les normes biologiques exigent la rotation de cultures annuelles dans l’optique de diminuer la pression des mauvaises herbes. Ainsi une seule culture ne peut pas être cultivée sur la même terre de manière constante sans une culture intermédiaire. Cette méthode comprend des cultures de couverture avec des cycles de vie variés qui découragent les mauvaises herbes associées à une culture particulière. En Europe, les agriculteurs biologiques font appel à des techniques culturales mécaniques et physiques pour lutter contre les mauvaises herbes sans utiliser les herbicides synthétiques. D’autres encore pour réduire la pression des mauvaises herbes ont des techniques astucieuses telles que la plantation à haute densité, la promotion de la culture des variétés de cultures compétitives et l’administration des semis tardifs dans un sol chaud en vue de favoriser la germination rapide des cultures.

En dépit de tous ces moyens techniques, certaines pratiques de désherbage techniques sont utilisées dans les fermes biologiques. Au nombre de ces pratiques, on peut citer :

  • Le désherbage au feu et le désherbage thermique ; elle consiste en l’utilisation de la chaleur pour tuer les mauvaises herbes.
  • Le paillage ; les herbes sont bloquées avec des tissus de paysage, des matières organiques ou des films plastiques.
  • Le labour ; c’est le fait de tourner le sol entre les cultures et insérer les résidus de cultures et additifs. Ensuite, enlever les mauvaises existantes herbes et apprêter un lit de semence pour la nouvelle plantation.

Quelques pratiques de l’agriculture bio

Related imageAfin de respecter les cycles naturels des plantes et des animaux et de produire dans le respect de l’ordre naturel, l’agriculture bio s’est fixé un certain nombre de principes.

  • Interdiction des organismes génétiquement modifiés : afin de générer des produits savoureux et authentiques, l’agriculture bio se doit de faire fi de ses moyens chimiques qui modifient la substance de la plante et entraînent sans doute des effets secondaires sur l’équilibre naturel.
  • Amélioration biologique de la fertilité du sol : l’une des méthodes propres à l’agriculture bio est l’utilisation des moyens biologiques dans la fertilisation du sol. Il est donc impossible de recourir abondamment à l’utilisation de procédés chimiques.
  • Choix d’espèces végétales et animales adaptées aux conditions locales
  • Usage de pratiques d’élevage adaptées à chaque espèce animale.
  • Variation des cultures : cette méthode est le fondement même d’une utilisation rationnelle des ressources du sol.
  • Élevage en plein air.
  • Alimentation des animaux avec des aliments d’origines biologiques : dans l’élevage, ce sont les produits issus de la culture biologique qui sont destinés à alimenter les animaux.
  • Modération dans l’utilisation des ingrédients chimiques de synthèses : il n’est pas péremptoirement exclu d’utiliser les ingrédients chimiques dans l’agriculture bio. Mais l’utiliser sans modération est strictement proscrit.
  • Obligation de maintien de la diversité biologique.

Avantages de l’agriculture bioImage result for agriculture bio

  • L’agriculture bio nous assure une sécurité alimentaire. Si cette agriculture n’utilise pas les produits phytosanitaires, ni les insecticides et les pesticides qui peuvent entraîner des effets secondaires préjudiciables à la santé, il est évident qu’elle fournit une production saine. En effet, les produits issus de l’agriculture bio contiennent des micronutriments et des minéraux qui sont essentiels pour notre organisme. Par ailleurs, ces produits exercent une influence positive sur des tissus dans notre organisme et aident notre corps à se réparer lui-même. De plus, les produits biologiques sont moins allergiques que les produits de l’agriculture conventionnelle.
  • Cette agriculture ne pollue pas l’eau. À cet effet, elle permet de diminuer les maladies hydriques.
  • Elle incite le développement rural.
  • L’agriculture biologique diminue l’impact de la production agricole sur l’environnement. En effet, les produits chimiques qui caractérisent l’agriculture conventionnelle entraînent certains effets néfastes sur l’environnement, notamment le sol. En recourant rarement à ces produits, l’agriculture bio réduit sans doute ces risques de dégradations du sol.
  • Au plan social, l’agriculture bio joue aussi positivement. En effet, l’utilisation des méthodes naturelles dans la production implique la nécessité d’une main-d’œuvre plus abondante. Ainsi, plus de personnes seront impliquées et le taux de chômage diminue.

Inconvénients de l’agriculture bio

Related imageEn dépit de tous les avantages qu’elle apporte au monde, l’agriculture bio présente aussi quelques conséquences qu’il convient de souligner.

  • Les produits biologiques coûtent cher, ce sont des produits cultivés en petite quantité et dans un environnement supposé sain avec beaucoup de soin. Ils sont donc considérés comme plus sains que les produits conventionnels et par conséquent sont plus coûteux.
  • Les produits biologiques ne sont pas plus nutritifs, la FSA (Foods Standards Agency au Royaume-Uni) en se basant sur 162 études scientifiques menées ces cinquante dernières années affirme en 2009 que « les produits biologiques n’offrent pas d’avantages nutritifs »
  • Le 100 % biologique est utopique. Il n’est pas possible d’éviter à 100 % les résidus chimiques.